ALEX SPERI - "LÀ OÙ TOUT COMMENÇA"
Dernière mise à jour : 11 avr.

"Ils semblaient pareils à des zombies. Leurs démarches étaient saccadées, titubantes, presque hiératiques. Les groupes étaient hétéroclites, composés d'hommes, de femmes et d'enfants ; jeunes et vieux. Ils traînaient des sacs plastiques à moitié éventrés. Leurs visages étaient blafards, presque exsangues, leurs yeux, globuleux et ternes. Leurs cheveux sales et hirsutes révélaient une absence totale d'hygiène." p.380
Ma découverte de l'auteur
Même si le thriller reste mon genre littéraire favori, je m'aventure régulièrement dans d'autres styles, comme le post-apocalyptique, l'anticipation ou encore la science-fiction. Ainsi, lorsque j'ai lu le résumé de "Là où tout commença" sur Simplement Pro, j'ai immédiatement eu envie de découvrir l'histoire imaginée par l'auteur français. Je le remercie d'ailleurs une fois de plus pour l'envoi de son roman au format papier.
Mon résumé
Expatrié depuis plusieurs années à Malte avec sa famille, Henri tente de se reconstruire après avoir vécu l'horreur de la guerre. Cependant, quand la situation géopolitique mondiale commence à vaciller, son instinct de survie et ses réflexes de soldat le poussent à se préparer au pire : provisions, cours de navigation, permis port d'armes, etc.
Quelques jours plus tard, alors qu'une IEM plonge le monde dans le chaos, Henri et sa famille prennent le large pour rejoindre la France.
ATTENTION SPOILER : ce voyage de plus de deux-mille kilomètres sera semé de massacres, de confrontations et de déceptions. Parviendront-ils à rejoindre le village natal isolé d'Henri ? Et qu'y trouveront-ils ?
Les points positifs
Divisé en quarante-sept chapitres d'environ onze pages, ce roman est un véritable road-trip condensé d'actions. J'ai beaucoup aimé suivre le voyage d'Henri et de sa famille ; après un départ en catastrophe de Malte, un arrêt forcé dans une Italie dévastée et une arrivée en France mouvementée, les personnages principaux se lancent dans une nouvelle mission de sauvetage. Le ratio repos/intervention m'a semblé très bien équilibré et les enchaînements d'événements relativement fluides.
En outre, le personnage d'Henri colle parfaitement à l'ambiance du récit. En effet, je n'ai pas ressenti la moindre empathie pour lui en raison de son caractère froid, autoritaire et parfois complètement imbuvable. En revanche, sa personnalité permet à ses proches de survivre dans un univers à feu et à sang ; il prend des décisions intelligentes, crédibles et cohérentes. Il lui arrive également de montrer un visage très humain renforcé par les diverses blessures infligées lors des combats.
J'ai aussi apprécié les notes de bas de page explicatives, les incursions fréquentes de l'anglais et du russe qui donnent une dimension internationale au roman et, par-dessus tout, les descriptions d'un monde à l'agonie où la nature reprend enfin ses droits.
Pour conclure, j'ai été très enthousiasmée par la fin ouverte choisie par l'auteur. De fait, le retour en France se termine plutôt bien mais laisse Henri dans un état d'esprit très morose. Ce voyage l'a profondément changé tandis que les exactions de la Main Rouge restent somme toute impunies.
Les points négatifs
En sus des petites erreurs dans la forme, deux points m'ont légèrement dérangée. D'un côté, j'ai trouvé le début du roman trop chargé en informations : navigation en mer, opérations militaires, codes radios... J'ai d'ailleurs eu du mal à me concentrer pleinement sur le cœur de l'histoire. D'un autre côté, les multiples retrouvailles en cours de route m'ont paru trop peu crédibles.
La durée de ma lecture
Cinq jours.
Ma note
Un récit post-apocalyptique bourré d'actions ; 3.5/5.
Informations de publication
2022, Éditions Douro, Dou.littérature, 560 pages, ISBN 978-2384060610.