JOHN VEHER - "ENTRE VOISINS"
Dernière mise à jour : 24 mai

"Qui aurait bien pu vouloir les suivre, et pourquoi ? Mais Paul repensa à la lettre anonyme qu'il avait trouvée dans sa boite aux lettres. Certes, c'était très certainement un canular, des gamins du quartier qui s'amusaient en attendant la rentrée des classes, pourtant Paul n'arrivait pas à chasser de son esprit l'image de ces quelques mots écrits en lettres capitales. Il ne croyait pas aux mauvais présages. Il n'avait pas envie de croire aux mauvais présages." p.21 (e-book)
Ma découverte de l'auteur
Après une collaboration réussie sur son premier roman, "Axis", il y a quatre mois, John Veher m’a proposé de chroniquer "Entre voisins", également disponible en service presse sur la plateforme SimPlement Pro. Comme j’avais beaucoup apprécié cette première lecture, je me suis lancée dans celle-ci avec grand plaisir. Encore un énorme merci à l’auteur français pour sa confiance et l’envoi de ce second livre en version numérique.
Mon résumé
À la suite d'un terrible drame ayant provoqué l'implosion de leur famille, les Fournier quittent la France pour s'installer au Canada. Paul, le père, croit pouvoir panser leurs blessures dans ce nouveau quartier aux apparences idylliques. Cependant, celui-ci dévoile rapidement ses failles : lettres anonymes menaçantes, bruits étranges à l'intérieur de leur nouvelle maison, voisins lunatiques... Dans un réel espoir d'intégration et persuadé qu'il s'agit d'une sorte de bizutage, Paul ferme les yeux sur ces désagréments. Mais une escalade de la violence lui fait rapidement revoir ses positions. Qui pourrait bien leur en vouloir ? Et pour quelles raisons ?
ATTENTION SPOILER : Paul soupçonne tour à tour chacun de ses voisins et sombre dans une paranoïa qui l'éloigne subrepticement des siens. Et quand il parvient enfin à démasquer les coupables, il est malheureusement déjà trop tard pour sa famille.
Les points positifs
Ce thriller se décompose en quarante-deux chapitres numérotés d'environ quinze pages suivis d'un court épilogue de deux pages légèrement fantastique. Dans le dernier chapitre, un séparateur joue également le rôle d'épilogue clôturant avec brio les événements survenus au Canada. L'auteur utilise parfois l'italique et conte son histoire à la troisième personne bien que Paul en soit le personnage principal.
J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié suivre les aventures de ce père de famille attentionné et débrouillard, car s'il semble désemparé à la réception des premières lettres, il n'hésite ensuite pas à prendre tous les risques lorsqu'il s'agit de protéger sa famille. Le lecteur est témoin de cette évolution mais aussi de sa longue descente vers un état de paranoïa tel qu'il soupçonne les personnes les plus proches de lui du pire. La frontière entre réalité et psychose demeure extrêmement fine et induit un questionnement constant chez le lecteur.
En outre, le récit se construit également sur de nombreux faux-semblants. Après un accueil chaleureux et amical, le vernis de respectabilité et de gentillesse des voisins des expatriés se craquelle et révèle au grand jour des pulsions inavouables ou des comportements fallacieux. La vie de ce quartier paisible se désagrège peu à peu et plus les pages défilent, plus les événements tournent au cauchemar. Vers la fin, la cadence de lecture s'accélère au rythme des révélations plus tordues les plus unes que les autres, entraînant le lecteur dans un tourbillon d'illusions et d'infortunes.
Les points négatifs
Comme pour le premier roman de l'auteur, j'ai trouvé le démarrage un peu long. De plus, certaines histoires secondaires m'ont semblé inachevées à la fin du livre : quid de Tania et ses sentiments pour Paul ? Quid de Roxanne et sa mère ?
La durée de ma lecture
Cinq jours.
Ma note
Un thriller psychologique terriblement insidieux : 4.5/5.
Informations de publication
2021, Auto-édition, -, 529 pages (e-book), ISBN 978-2982038707.