KOUMBA LAMAM - "NOIR : TERRE ACQUISE"
Dernière mise à jour : 16 mai

"Je comprends pourquoi les vrais sages noirs devaient tous mourir, c'était pour les remplacer par ces dégénérés ; quelle fierté aura l'enfant noir quand il sera guidé par de tels prosternés. Dieu et ses hommes ne seront jamais satisfaits du malheur qu'ils infligent au peuple noir, il leur en faudra en plus transformer l'histoire du peuple noir afin que continue cette humiliation." p.268
Ma découverte de l'auteur
L'auteur m'a contactée il y a quelques semaines pour me proposer la lecture de son roman en service presse. D'abord quelque peu réticente en raison de son thème central, la religion, j'ai été convaincue par une discussion avec lui m'expliquant les motivations derrière l'écriture d'un tel livre. Finalement, j’ai apprécié sortir de ma zone de confort grâce à cette lecture atypique et pourtant si profonde.
Mon résumé
Koumba et son fils Lamâme, dignes représentants du peuple noir, vivent heureux dans leur village jusqu'à l'arrivée des hommes de Dieu. Ceux-ci massacrent de nombreux "infidèles" pour ne conserver que les femmes et les enfants en bas âge. Ils emmènent de force les individus de sexe féminin sur les terres choisies par Dieu, où ils seront violés, battus et affectés aux travaux physiques. Les autres enfants subissent un lavage de cerveau destiné à faire d'eux des "croyants". Ils seront ensuite utilisés contre leur propre peuple pour étendre la parole de ce Dieu.
ATTENTION SPOILER : Lamâme fait maintenant partie de ces enfants noirs en guerre contre le noir. Cependant, deux rencontres inattendues vont remettre en question les enseignements des hommes de Dieu encrés au plus profond de lui.
Les points positifs
"Noir : terre acquise" se divise en neuf parties de longueur variable. Celles-ci se composent par la suite de chapitres titrés et très courts, entre deux et dix pages.
Le langage soutenu s’allie parfaitement à de longues phrases bien construites. L’auteur utilise également plusieurs moyens de mise en avant : italique, gras, centrage du texte…
En réalité, ce roman est une ode écrite pour le peuple noir, ainsi qu’une lente initiation aux valeurs de la terre pour Lamâme et le lecteur. De manière très philosophique mais à l’aide de deux personnages centraux, celui-ci découvre la destruction du paradis terrestre par les hommes de Dieu. Mais ce texte prône surtout la résilience, l’importance du sacrifice, de l’acceptation de l’autre et du pardon.
J’ai été profondément touchée par ces valeurs si fortes face aux horreurs subies par tout un peuple.
Les points négatifs
Ce récit, de par sa forme très philosophique, demande beaucoup de concentration pour en saisir pleinement le sens.
De plus, en dépit de l’influence de l’oralité sur la littérature africaine, j’ai noté un manque de cohérence typographique (points, guillemets, italique et centrage) accompagné de nombreuses erreurs orthographiques.
La durée de ma lecture
Huit jours.
Ma note
Une histoire profondément humaine : 3.5/5.
Informations de publication
2021, Auto-édition, -, 486 pages, ISBN 979-8-759497-46-2.